Duché de Vignory Résidence de Hersent |
| | l'art de se vêtir et de se coiffer | |
| | Auteur | Message |
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hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: l'art de se vêtir et de se coiffer Jeu 9 Mar - 18:44 | |
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| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Ven 10 Mar - 10:41 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Mais tout d'abord, nous devons parler un peu des tenues paysannes, pour pouvoir comparer avec le luxe dont dispose la noblesse.
Le paysan ne se soucie pas de la mode. C’est pourquoi on le surnomme le vilain.
Avant d’être beau, le vêtement doit être pratique et chaud. Tout au long de l’année, les hommes et les femmes portent les mêmes habits. Quand arrive l’hiver, ils les superposent. Les vêtements sont amples et longs pour se protéger du froid.
Chaque jour, le paysan enfile ses braies (culotte des hommes), sa tunique, puis passe une cape de laine ou de lin. Pendant la saison froide, il ne sort jamais sans son chaperon (sorte de cagoule), et ses houseaux (longues chaussures souples, lacées, qui protègent les jambes de la boue et de la pluie). En été, il est habillé plus légèrement (tunique simple et chapeau pour se protéger du soleil).
Les femmes portent des chemises identiques à celles des hommes en plus longues, par-dessus lesquelles elles mettent parfois des tabliers (cotte et/ou bliaut); elles ont toujours la tête couverte.
Un bandeau de toile est serré sur la chemise pour maintenir la poitrine. (on y ajoutera parfois des petits "sacs" pour augmenter une poitrine jugée trop petite...)
Et oui, on peut être paysanne et être coquette
Pour se protéger du froid, les femmes disposent d'un "pelisson" de fourrure. Il s'agit d'un long gilet sans manches porté entre la chemise et la cotte. C'est dans cette tenue que les uns et les autres partent aux champs...
Vous comprendrez que la maladie empote souvent les pauvres gens avec si peu de vêtements chauds sur le dos...
La toile de chanvre prédomine pour le linge de corps, de même que les étoffes teintes bon marché. Chez les paysans les plus aisés et les bourgeois, les étoffes sont plus fines, les teintes plus colorées, et on ajoute des bijoux et ornements métalliques.
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Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Sam 11 Mar - 13:44 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Après ce petit moment de détente, je décide de reprendre le cours
Les nobles eux se soucient de la mode, il faut montrer sa richesse par des belles étoffes, de belles fourrures ou de beaux bijoux.
Voici quelques modèles encore portés à notre époque (et oui la mode va et vient)
Le bliaut
Le bliaud: A partir du XIème siècle, les robes courtes des hommes sont remplacées par des cottes longues et amples à gros plis A partir du XIIème siècle, les manches s'élargissent de plus en plus, laissant voir les manches de la Chainse. A la fin du XVème siècle les robes longues ou à mi-mollet ne seront plus ceinturées et les épaules seront démesurément étoffées pour former une silhouette rectangulaire soulignée par un décolleté en largeur.
La cotte
La cotte / le bliaud: Les nobles dames sont vêtues de robes à gros plis supposées masquer les lignes du corps. L'encolure est au ras du cou et pourvue d'une fente verticale, fermée par une broche dont la taille reflète de rang de l'époux. Puis le décolleté va s'arrondir, et s'ajuster sur le buste, les bras et les hanches. Au milieu du XVème siècle, les robes sont décolletées en V et la taille est soulignée très haut par de larges ceintures (le banolier ou bandier). Le décolleté triangulaire peut atteindre la taille sur le devant et être bordé d'un tissu souvent noir Les femmes de plus haut rang portent une cotte à manches longues sur laquelle elles superposent un surcot sans manches dont le col est couvert de riches fourrures. La Dame et ses suivantes portent des cottes à larges décolletés ne laissant pas paraître la chainse. On peut remarquer une longue traîne et des boutons décoratifs ou des broderies.
La cotte-hardie ou cotardie La cotte-hardie est un costume long avec le col pour seule ouverture. Portée sans ceinture avec des manches larges de la fin du XIIIème au XVème siècle, on en relevait le bas pour marcher. Elle pouvait être maintenue ainsi grâce à une agrafe nommée troussoir
- hrp:
la suite demain
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Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Sam 11 Mar - 13:45 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- La houpelande
Au XIVème siècle on porte la houppelande. Une robe/manteau longue et ample qui traîne à terre, avec un col montant, aux manches volumineuses, resserrées au poignet ou évasées, fendues sur toute leur longueur et traînant par terre. Elle est portée sur un pourpoint et des chausses, parfois ceinturée.
Le surcot ouvert
Le Surcot est ajouté au XIIIème siècle, sans manches, avec des demi-manches ou des manches longues et ajustées, fermé sur le devant par une ou plusieurs broches. Il est si long malgré la ceinture à laquelle pend l'aumônière, que les femmes doivent le relever pour marcher.
Le surcot peut être "ouvert". Le corsage est alors fendu et largement échancré des hanches aux emmanchures, laissant apercevoir la cotte, tandis que le devant forme une sorte de gilet recouvert d'hermine le plus souvent Cette forme est dite "fenêtre de l'enfer" car elle laisse apercevoir les hanches de la Dame. Le surcot, court ou long, apparaît au XIIIème siècle. Il est serré par une ceinture et peut être sans manche.
La robe à tassel
Le filage à la main est un travail typiquement féminin
Les robes sont légèrement décolletées, accessoirisées à l’aide de boutons et de lacets, et leurs manches s’élargissent. Les femmes portent des corsets afin d’avoir une taille très fine, et sous leurs robes, une "armature" faite de fils de fers "vertudin", qui servait à raidir et à donner une forme de cloche à leurs multiples couches de jupon. Au-dessus de l’armature, elles portent un jupon en coton, et par dessus le tout, un deuxième jupon, décoré de broderies, dentelles et autres décorations. À partir du XIVe siècle, le hérigaut (manteau) et la houppelande (robe) sont portés tant par les hommes que par les femmes. Les chaussures portées par les femmes étaient en velours ou en cuir et très pointues. Les couleurs et les matières
Les tuniques et les bliauds sont généralement composés de lin ou de laine de lin de couleur neutre. Ce n’est que lorsque les robes sophistiquées apparaissent (à partir du XIIIe siècle) que les tissus les composants deviennent plus luxueux. Elles sont alors composées de soie d’orient, de coton d’Arabie, de velours et de dentelles.
Les fillettes devaient être vêtues de bleu ciel. couleur de la jeunesse et de la pureté.
La fourrure est également utilisée pour doubler les vêtements (la peau d’hermine étant l’une des plus utilisées). Après cette période, la mode bourguignonne définit la fin du Moyen Âge. Elle dure du XIVe au XVe siècle. Le manteau en demi-cercle, se porte au XIIème siècle ouvert ou attaché devant par un fermail et une cordelière, il peut être remplacé par le Grand Mantel, cape longue et flottante, fermée par un bijou, le fermail et une cordelière ou chaînette. | |
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Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:08 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Je regardais mes étudiants...
Ou bien la classe était concentrée, ou bien endormie
Je continuais donc, malgré tout
Nous allons continuer avec les coiffes
Nous avons un large choix de coiffes, que l'on soit nobles ou roturières, nous avons le choix.
Au XIIe siècle, les dames nobles se coiffent d'un long voile simplement posé sur leur cheveux tressés, voile retenue par un cerclet en métal, précieux ou non. Au XIIe siècle apparaît [color:0688=#0000cc Plus le voile est long, plus la dame est de haute naissance.]la guimpe. D'abord coiffe commune, elle sera peu après portée par les dames pieuses, veuves, âgées, ou nonnes. Elle est constituée de deux voiles, un protégeant la gorge et l'autre posé par dessus, sur la tête.
Le barbet est aussi en vogue.
- hrp:
Lancé, selon la légende, par Aliénor d'Aquitaine pour cacher son double menton Il est constitué d'un bande passant sous le menton, complété par un touret, cercle en tissu posé sur le tour du crâne.
Le gorget ressemble à la guimpe mais possède une différence : celui-ci ne pend pas à l'extérieur de la robe comme la guimpe, mais se rentre à l'intérieur du col. Il peut être porté sans voile par dessus. Les coiffes en tissu fin sont majoritairement blanches, mais peuvent être de couleur jaune, on parle alors de "coiffes safranées".
Les demoiselles non mariées ont le droit d'être en cheveux - hrp:
(c'est-à-dire sans coiffe) mais doivent tout de même avoir leurs cheveux en ordre : tresses, torsades, chignons souples... Pour les jours de fêtes, les cheveux sont lâchés et ceints d'une couronne de fleur.
Le chaperon est une coiffe en tissu épais ou drap de laine porté par beaucoup sans distinction de rang.
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| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:09 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Nous allons allons continuer avec les cheveux . Les modes ont évolués au fils des ans... Je vais donc vous parler des différentes façons de se coiffer avec ce petit récapitulatif
A la fin du Ve siècle, les cheveux sont portés très longs, surtout les Rois. Une fois les cheveux coupés, ils sont à tout jamais bannis du pouvoir. Les cheveux rasés sont un signe de soumission, c’est le cas des moines qui utilisent la tonsure. c’est pour prouver leur soumission à Dieu et effacer leur péchés
Entre le VI et XI siècle, les femmes rasent leur front pour le faire paraitre plus grand. Les cheveux souvent tressés sont ornés de fleurs et de bijoux. Les cheveux sont une parrure, à caractère érotique. Ils appartiennent donc à l'époux et il est très mal vu de se promener les cheveux détachés! C'est ce dont nous parlions Manon et moi!
Aux XIIIème et XIVème siècles, la coiffure en vogue est de faire deux tresses de chaque coté de la tête et de les faire se rejoindre sur le dessus du crane. On les attache alors avec des fils d’or ou de soie. Et on est à la pointe de la mode.
Mais il existe plein d’autres coiffures. Truffau et barbette, le voile, la guimpe, la barbette, le voile et la barbette, et ci-dessous, un hennin. - hrp:
Un bonnet pointu. Avec un voile plus ou moins long. S’il touche le sol, la femme est reine ou princesse, aux pieds c’est une femme de la noblesse, à la ceinture c’est de la simple bourgeoise.
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| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:09 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Les hommes s'habillent de braies, de chemise ou des cottes courtes, des poulaines. Col, gilet en fourrure agréementent leur tenue.
Mais les hommes, nobles, sont aussi et même souvent en armure, les guerres étant incessantes à travers tout le royaume. Autant que les femmes, ils aiment à se parer de bijoux
Voici deux exemples pour que vous puissiez voir l'évolution
Les hommes portent également Cape et manteau sont retenus par un fermail La cape rectangulaire attachée sur l'épaule droite, est considérée comme nécessaire à toutes personnes nobles. Elle peut est remplacée par le Garde-corps, un manteau à capuchon et longues manches fendues.
Des chaussures à poulaine qui s'allongent de façon démesurée, au point qu'il est parfois nécessaire de les attacher au genou par une chaînette, et qui reflètent le statut social de leur porteur.
Je laissais les plumes glisser sur les parchemins avant de reprendre
Les bijoux justements... Parlons en un peu! Ils reflètent la richesse de son porteur. Et vous allez le voir il y en a différents modèles!
Les bijoux sont fixés aux vêtements : ornements de ceintures, fermaux (crochets, boucles, boutons permettant de maintenir fermer, etc…) en dehors des colliers, couronnes et bagues.
Je sors un petit coffret contenant quelques bijoux
Voici quelques bijoux dont se parent les bourgeois et nobles :
Les agraphes, (apparu sous le terme de « fermail », « tasel », ou « afiche ») Elles sont aussi bien portées par les hommes que par les femmes : elles servent à maintenir le bords du haut d’une robe, d’une coiffure, d’un voile, à maintenir fermer les bords d’une chape (cape souvent portée par les ecclésiastiques). On s’en sert aussi pour accrocher une aumônière ou les clés. Elles peuvent être fabriquées à l’aide de divers matériaux : verre, pâte de verre sertie, métaux, camées, pierres fines ou précieuses, suivant le statut du possesseur.
L’anneau, qui est mixte lui aussi Son importance est grande au Moyen-Age. Il est utilisé pour officialiser les serments, comme simple objet de parure, comme sceau, pour contenir des reliques. D’autres ontt une fonction sociale : anneau de fiançailles, de mariage, épiscopal.
Les boucles d’oreille Les boucles d’oreille, uniquement portées par les femmes, étaient constituées d’un pendant et d’une perle.
Les colliers Les colliers sont plus généralement constitués de chaînes à un ou plusieurs rangs, torsades agrémentées de grelots ou de pendeloques ou perles d’or. Des petites chaînettes peuvent être portées près du cou.
Les bracelets Il n’est pas très utilisé car les manches sont longues, serrées et bordées par un galon ou par une large bande de broderies ornées de pierreries. Seul cas particulier, celui des chevaliers qui portent un bracelet au-dessus du coude avec une devise inscrite lorsqu’ils participent à des tournois. Il était aussi d’usage que le perdant porte un bracelet fermé à clé pendant un an sauf si une dame le libére.
La bulle C’est un bijou aussi bien porté par les femmes que par les hommes. Il est attaché au cou grâce à une chaîne et dans lequel est enfermé une relique, ou le nom d'Aristoteou de Christos. La bulle comporte de petites ouvertures dans le but d’accroître l’efficacité de sa protection. Ce talisman est porté par tous sans distinction d’âge ou de classe sociale. On peut aussi trouver la médaille aristotélicienne ici
La couronne Les nobles plaçent leur couronne sur de hauts bonnets ou des chapeaux tandis que les princesses les mettent sur leurs coiffures. Le diadème ou tiare, est un bijou dérivé des couronnes portées autour de la tête au niveau du front.
Avez vous des questions? | |
| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:10 | |
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| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:10 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Je sortis quelques notes, différents échantillons de tissus et d'étoffe. Colorés, teints de différentes couleurs, de différents tons.
Nous allons parler aujourd'hui des codes couleurs. Ce qui est très important si vous voulez être pris et prises au sérieux
Il faut savoir que certaines couleurs sont interdites à telle ou telle catégorie sociale non seulement en raison de leur coloration trop voyante mais aussi à cause du caractère précieux de leurs colorants. On n'habille pas une duchesse de la même sorte qu'une gueuse, forcément!
C’est le cas par exemple des "robes paonacées " (bleu foncé intense), teintées avec un concentré de guède coûteux. Les riches et les puissants portent des couleurs vives obtenues avec des teintures de qualité tandis que les pauvres et les humbles ont des couleurs délavées, grisées à cause des teintures végétales de moindre prix.
La société fait preuve d'une aversion pour les mélanges de couleurs. Mêler, brouiller, fusionner, amalgamer sont des opérations jugées infernales car elles enfreignent l’ordre et la nature des choses. On ne mélange pas les couleurs!! Le bariolage sur un tissu est la marque de la souillure, marque infâmante.
Chez les paysans, les teintes sont donc généralement assez ternes, particulièrement chez les hommes. La couleur la plus utilisée est le bleu, surtout pour les chaperons, cottes... Mais jamais pour les manteaux!! Le manteau doit obligatoirement être d'une autre couleur. Question de code couleur encore une fois!
Chez les femmes les couleurs sont plus variées. La plus courante reste le bleu pour les cottes et les robes, mais on trouve également du rouge, du vert, du "tanné"(sorte de brun), du noir...
Quant aux chaperons, ils sont souvent rouges, brun sombre, vert, blanc ou encore "tannés".
Dans les classes nobles, si le bleu est très apprécié, c'est le rouge qui tient la première place dans la hiérarchie des couleurs. Bien que les préférences de la haute aristocratie aillent aux couleurs sombres et sobres.
Les riches bourgeois privilégient les couleurs éclatantes et voyantes. Il faut montrer sa richesse La matière première permettant d'obtenir les teintes les plus écarlates étant extrêmement chère, elle est réservée aux étoffes de la plus haute qualité.
Les soieries de teinte noire sont quant à elles réservées aux costumes princiers. | |
| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 15:11 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Je vais vous expliquer brièvement comment l'on procède pour fabriquer de si jolies couleurs qui illuminent vos tenues
Les pigments et colorants sont extraits de végétaux, de minéraux, ou bien d'animaux. Certaines couleurs sont également fabriquées par des procédés se rapprochant de l'alchimie, nous les nommerons "pigments artificiels".
- Végétal a écrit:
- Le règne végétal est celui qui procure le plus de couleurs mais elles sont malheureusement de toutes les plus fugaces.
On extrait de certaines plantes un colorant par macération ou décoction et cuisson.
Puis ce bain coloré est filtré. On y rajoute un mordant qui peut être de l'alun (peut-être le plus employé au Moyen-âge) ou de la lessive de cendre de châtaignier, de l'urine, de la crème de tartre...
La couleur ainsi obtenue peut être conservée sur des morceaux d'étoffe que l'on teint dans le bain. On les nomme "piécettes" - hrp:
(ou Pezzuole nommé ainsi par Cennino Cennini) . Pour récupérer la couleur, il suffit de déposer un morceau de piécette dans un godet avec un peu d'eau.
Si l'on désire qu'une couleur ait du corps, il faut mélanger à ce bain coloré une charge:
- Os de seiche pilé - Craie - Poudre de marbre...
La préparation est décantée, l'eau est jetée. Après séchage, la couleur s'est fixée sur la poudre, c'est une "laque". Sa teinte est plus claire mais sa conservation facilitée.
- Minérale a écrit:
- Les pierres se broient pour être réduites en poudre. Si elles ont été choisies sans impureté, il est tout à fait possible de les utiliser tout de suite. Sinon il convient de les laver.
Le broyage s'effectue dans un mortier et doit être différent d'une pierre à l'autre. Certains minéraux trop broyés perdent leur belle couleur, le lapis par exemple.
- Terreux a écrit:
- Pour être utilisables, les terres se lavent afin de les débarrasser des impuretés. Ensuite elles sont décantées pour séparer le pigment du sable de quartz.
Si le décantage est bien effectué, la poudre est extrêmement fine.
- Animal a écrit:
- Les noirs sont obtenus par calcination en milieu clos, c'est à dire dans un récipient fermé. La matière est alors friable, il suffit de la broyer.
La préparation de la cochenille est à peu près identique à celle des végétaux.
- Alchimie a écrit:
- On peut aussi utiliser le blanc de plomb ou le vert de gris dont la préparation est à la portée de tous
Après maintes manipulations et beaucoup de temps, une matière colorée est enfin obtenue. Elle se conserve en poudre, liquide ou séchée sur des bouts d'étoffe.
Pour peindre, le pigment doit être mélangé à un liant sur une plaque de marbre ou de verre dépoli à l'aide d'une molette. On nomme ce procédé "broyage". Il permet d'enrober de liant les particules et servira à l'adhérence du pigment sur le support.
Il existe différents liants :
- le blanc d'oeuf, - la gomme arabique, exsudation d'une variété d'acacia. - la gomme de cerisier, - la colle de parchemin, fabriquée à partir de rognures de parchemin. - la colle de peau de lapin, - la colle de poisson, la meilleure est conçue avec de l'esturgeon. - la colle de bois de cerf...
Dans certains cas, il est conseillé d'ajouter un assouplissant qui est le miel.
Comme vous le voyez, il n'est pas simple d'obtenir de jolies couleurs, ce qui donne aux étoffes les plus colorées un prix bien plus élevé!
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| | | hersent Admin
Messages : 2422 Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: l'art de se vêtir et de se coiffer Mer 15 Mar - 22:19 | |
| - Isaiis Lacourt d'Asceline a écrit:
- Je continuais donc le cours
Certaines catégories sociales sont identifiables par les couleurs de leurs vêtements qui sont imposées par des règlements et des statuts sous formes : (croix, rouelle, bande, écharpe, ruban, bonnet, gants, chaperon):
- blanc (jauni) et gris : seuls ou en association désignent les misérables et les infirmes (lépreux...)
Le bien blanc n’existe pas: il redevient bis, jaune ou écru au bout de quelques temps. Pour teindre, on utilise certaines plantes (saponaire), de la lessive à base de cendres ou bien des terres et des minerais (magnésie, craie, céruse) qui donnent des reflets grisâtres, verdâtres, bleutés et ôtent l’éclat de la couleur.
- rouge passé: les bourreaux et les prostituées
- rouge écarlate La noblesse et les robes des mariées
Au XIIème siècle c’est la couleur prestigieuse, celle des riches, des puissants. Le rouge est obtenu de diverses manières. Mais il y a le bon (écarlate) et le mauvais rouge. Le mauvais rouge est symboliquement l'opposé du blanc divin: c’est la couleur du diable et de l’enfer. de la luxure et de la débauche.
- jaune : les faussaires, les hérétiques et les Juifs.
- vert seul ou jaune et vert, pouvant être associé au rouge: musiciens, jongleurs, bouffons, fous.
* Le vert Il est plus difficile à fabriquer Le vert est longtemps réservé aux vêtements de travail (jongleur, ménéstrel, accrobates...)sur lesquels la couleur verte, difficile à obtenir, symbolise l’instabilité, l’éphémère, la jeunesse, l’espérance mais aussi le désespoir et à la mélancolie. * Le jaune C'est la couleur de la ruse et du déguisement. Quand il s’approche du roux, il est presque toujours associé au mensonge, à l’hypocrisie et à la félonie.
- Le bleu C'est la couleur la plus prisée, la plus usitée. Que l'on soit homme, femme, jeune, vieux, noble ou paysan, le bleu ne dénote pas.
- Le violet Il est peu utilisé, et réservé généralement à l'église et aux cérémonies ecclésiastiques. C’est également la couleur de la traîtrise. Vous ne risquez pas la faute de goût en portant du bleu
- Le noir C'est une couleur à part entière. Il y a le bon noir : celui de l’humilité, de la modestie, de la tempérance (visible sur l’habit bénédictin et sur celui des ordres monastiques, celui des magistrats et des officiers publics, celui du deuil).
Le mauvais noir est celui des ténèbres, de l’enfer, du péché, du Diable. Pire que le jaune et même que le roux, il est la couleur de la mort. Ce n'est pas Maistre Walik qui me contredira
Dans un premier temps, le noir est délaissé autant par toutes les classes sociales. Obtenir un noir uni franc et solide sur la laine est une opération délicate etcoûteuse (c’est plus facile pour la soie). C’est entre autres pour cette raison qu’il sera progressivement adopté par les plus hautes sphères.
- Le orange Mal vu et peu fait, à cause du tabou des mélanges et de la connotation négative (diabolique). A partir du XIIIème siècle, cette couleur apparaît désormais comme le signe du rejet ou de l’infamie. C’est la couleur du mensonge et de la trahison.
Ainsi s'achève ce cours. Demain je vous donnerais le thème du prochain devoir
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