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 Trépanation et dissection

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hersent
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hersent


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MessageSujet: Trépanation et dissection   Trépanation et dissection Icon_minitimeMar 6 Déc - 7:59

TREPANATION ET DISSECTION

Nous allons commencer par la trépanation :

Citation :
Ce type d'interventions, pratiqué dès la préhistoire, est toujours utilisé au XVe pour les hommes ayant reçu un coup violent à la tête. Cette opération très sensible et courante au pronostic réservé permet de sauver 20 à 30 % des patients, qui dans la plupart des cas seraient morts sans intervention !

Dans les cas de contusions et d'entailles sans fractures manifestes, le cuir chevelu est rasé après avoir été humecté avec de l'huile rosat ou du vin. Guy de Chauliac précise « que ni poils, ni eau, ni huile entrent dans la plaie car ils empêcheraient la consolidation ». Ensuite on incise simplement la peau pour vérifier l'absence de traits fracturaires, si besoin ils sont évacués. Pour finir, la plaie est traitée selon les méthodes habituelles.

Dans les cas d'enfoncement importants de la boîte crânienne ou de fracture profonde, la trépanation s'impose. La tête du blessé est rasée selon la méthode décrite ci-dessus, la peau est incisée en croix et écartée au maximum. Si nécessaire l'hémorragie est stoppée avec un drap trempé dans de l'eau vinaigrée. Mais laissons la parole au praticien Guy de Chauliac qui fait encore référence au XVe siècle : « si l'os est faible soit séparer avec les séparatoires et lenticulaire et si nécessité soit frapper avec un mail de plomb ; si l'os est fort, il convient qu'il soit pertuisé avec trépan, avec plusieurs pertuis et après avec les incisoires soit séparé d'un pertuis à l'autre et enlevé avec un levoir. Ensuite avec lenticulaire et mail soient aplanies toutes les aspérités de l'os »

D'une façon générale, si la pratique des trépanations concerne toutes les régions de la voûte crânienne, le pariétal est à l'évidence l'os le plus fréquemment impliqué.


Outils utilisés :
Séparatoire : sorte de scalpel de 20 centimètres de long avec le dos de la lame concave
Lenticulaire : sorte de petit burin recourbé à l'équerre
Mail : marteau
Pertuis : perçage
Incisoires : voir lenticulaire ?
Levoir : levier permettant de relever une embarrure (Une embarrure est, lors d’un traumatisme crânien, la pénétration d’un morceau d’os vers le contenu de la boîte crânienne. Elle réalise une fracture déplacée de la voûte.

Il ne faut pas forcément un traumatisme très violent pour provoquer une embarrure, qui peut être de petite taille.

La Trépanation pour les épileptiques:

La "chirurgie aux service de l'épilepsie" n'est point une invention des temps modernes. Dès l'antiquité et au moyen-âge, il fut occasionnellement pratiqué des trépanations (ouverture de la boîte crânienne) avec des indications d'origine diverse. Rarement une indication médicale rationnelle était le motif de l'opération ; par exemple quand suite à des blessures (de guerre) une partie de la calotte s'était enfoncée vers l'intérieur et était interprétée comme étant la cause de la maladie. Le chirurgien essayait alors lors d'une opération de soulever la partie osseuse et par le même fait d'éloigner d'une manière "causale" l'épilepsie. Souvent les trépanations étaient fondées sur des bases d'origines mystiques et loufoque : L'ouverture de la calotte devait permettre aux démons de la maladie, aux effluves empoisonnées et aux "jus malades" de s'en éloigner. La cautérisation ("cauterium actuale") reposait sur les mêmes bases.

Dans certaines cultures traditionnelles on croyait que la folie était causée par un esprit malin dans la tête du malade mental. Par une trépanation du crâne on donne à l’esprit la possibilité d’échapper de la tête du malade.

On a trouvé des crânes transpercés de parfois des milliers d’années d’âge. Dans quelques cas nous pouvons déduire de l’accroissement de cartilage autour de la blessure que la personne a encore vécu longuement après l’intervention. A l’origine, on utilisait des pierres de feu pour faire une telle opération, plus tard une perceuse.

On connaît aussi l’opération de la pierre de folie, dont de nombreuses images ont été conservées. Il s’agit d’un véritable traitement de charlatan où un médecin éloigne un caillou ou une pierre de la tête du malade.

A l’origine de l’opération de la pierre de folie est la foi populaire du Moyen Age qui affirmait que la folie était causée par un insecte, une araignée, une mouche ou un coléoptère qui, quand on dort, pénètre par les narines et y change en une pierre. L’idée s’était répandue que - en analogie avec ce qui se passait avec des chevaux qui avaient le vertigo ou étaient piqués par la piqûre d’un taon - aussi les malades mentaux devaient avoir un taon dans la tête.

Des charlatans auraient profité de cette foi populaire en faisant lors de kermesses et de marchés l’opération de la pierre de folie chez des malades mentaux et des handicapés mentaux et chez tous ceux qui souffraient de maux mystérieux. L’opération consistait à faire une petite incision, saignant de façon spectaculaire, au front ou derrière l’oreille, et alors, par un tour de passe-passe, laisser tomber une pierre devant les yeux du patient.

Maintenant je vais vous expliquer la technique de la pierre de folie.
Cette technique permet de sortir les patient d'une folie passagère suite à un choc d'émotions.
Vous devez d'abord avoir une petite pierre cachée dans un replis de votre vêtement. Parlez calmement au fou et propsez lui de l'aider à sortir tout ça de sa tête. S'il est réticent, abandonner vous perdrez votre temps. S'il est d'accord ou presque, enfermez vous seul avec lui. Faites le s'assoir, rasez lui le crane comme nous l'avons déjà vu et faite une légère incision en croix. Prenez discrètement la petite pierre, imbibez la du sang du patient et avec force paroles décrivant votre trouvaille, votre joie d'avoir trouvez aussi vite sa pierre de folie, présentez lui la pierre et faite votre couture pour de façon exagéré et mettez un très gros bandage. Donnez quelques recommandations d'alimentation et de rituels variés à accomplir par le patient afin de détourner sur le long terme son attention de ce qui l'a rendu fou et faites le revenir. Vous constaterez souvent que la raison lui est revenue et que plus rien de la folie ne parait.

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MessageSujet: Re: Trépanation et dissection   Trépanation et dissection Icon_minitimeMar 6 Déc - 8:00

Citation :
Qu'est-ce qu'une "embarrure" professeur ?

C'est une fracture du crane, dans laquelle une esquille passe sous l'os sain et comprime la dure-mere. Il faut tâcher de tirer avec adresse cette pièce d'os avec des pincettes convenables. Si l'on croit n'y pouvoir réussir, ou si en faisant des tentatives il y a du risque de causer quelque déchirement à la dure-mere, il faut appliquer le trépan et le multiplier, si le besoin le requiert, afin de pouvoir enlever facilement la piece d'os qui forme l'embarrure.

(La dure-mère est la membrane la plus externe et la plus résistante des méninges (les trois couches entourant le cerveau).

Donc une embarrure est tout simplement un morceau d'os enfoncé dans le crâne.

Citation :

Quid du traitement de la douleur ? Je suppose qu'on ne fait pas cette opération avec le patient conscient....... Ensuite quel est le but de cette opération, j'ai bien compris dans quel cas la pratiquer un coup sur la tête) mais pourquoi ? Pas pour le plaisir d'ouvrir et de voir ce qu'il y a à l'intérieur ?
Leanore, je pense que tu te moques de moi. Crying or Very sad
Bien sûr que tu vas l'endormir ton patient. Tu ne veux quand même pas lui ouvrit le crâne sans anesthésie?


Citation :
Donc on peut endormir le malade ou tout du moins sa douleur :
La plus évidente et la plus simple est de faire ingurgiter de alcool en quantité massive jusqu'à ce que le malade n est plus conscience de la douleur.
La seconde méthode est de faire ingérer une potion analgésique et calmante comme du laudanum et de la mandragore.
La dernière et la plus risquée est l utilisation de l éponge soporifique.
L éponge est trempée dans une potion à base de jus de jusquiame, de laudanum et de chanvre, ou encore dans le laudanum et la mandragore; ou bien une potion à base, de graines de laitues, de laudanum, de ciguë et d'hyoscyamus.
Il faut faire sécher l éponge avant son utilisation et l humidifiée légèrement avec de l eau chaude au moment de son utilisation.
Il faut ensuite l appliquer sur les narines et la bouche du malade.
Celui ci va se retrouver dans un état analgésique accompagné de perte de conscience.
Je vous conseille de prendre un infirmier qui s occupera de l application de l éponge et surveillera l état de conscience du malade.

Ensuite on ne le fait pas pour le plaisir comme je vous l'ai dit plus haut c'est en cas de fracture du crâne (embarrure), d'épilepsie et en cas de pierre de folie.


Citation :
« Teia, n’y a-t-il pas d’autres méthodes que ces pratiques de charlatan pour soigner un aliéné mental ? »

Personnellement, je trouve que si un rasage et une légère incision en croix permette au malade de se croire guéri, pourquoi pas.

Légolas, à partir du moment ou le soin médical appartient aux religieux qui en font une affaire de charité, soigner des âmes malades ou sauver des âmes sont deux choses très proches.

Citation :
Les monastères accueillent les pauvres, les lépreux et les malades mentaux quand ils souffrent de maux physiques. Les moines cultivent des plantes, comme la jusquiame, l’ellébore, le mandragore, le safran et le lupin ; ils inventent des mixtures qu’il faut boire dans les Églises, pendant les messes, pour qu’elles soient efficaces.
L’art et le savoir médical n’étant que religieux, l’Eglise en profite pour affermir son pouvoir et sa domination.
Et la guérison de la folie ne peut passer que par la foi. On a recours à la superstition et à la démonologie pour expliquer ce que la science ne comprend pas. Le traitement des troubles mentaux se tourne alors vers l’exorcisme ; c’est un rite contre l’esprit mauvais, une conjuration du démon qui s’est emparé d’une âme malade. Il représente aussi une punition dans le sens où la folie est assimilée à une faute.
Citation :
Professeur, d'après ce que je peux comprendre, l'épilepsie est associée à une sorte de folie....étrange,non? A-t-on déjà observé et étudié de près la configuration d'un cerveau épileptique? Y a-t-il des différences visibles avec celle d'un cerveau indemne? Je me permets de plussoyer Légolas au sujet du traitement de la folie: la trépanation me semble être une méthode bien barbare et radicale pour certaines folies.

Oui Hersent, je comprends que tu trouves ça étrange mais pour avoir vu de nombreuses crises d'épilepsie, j'avoue que ça fait très peur et que leur comportement est tellement violent parfois qu'ils peuvent croire à une crise de folie et oui, ils avaient trouvé une différence dans le cerveau.

Citation :
Saint Valentin est le patron des épileptiques et les lieux où l’on pensait que St Valentin avait vécu ou dans lesquels il s’était rendu sont devenus des lieux de pèlerinage où l’on se rend pour guérir du mal.

Quant à la médecine arabe : Avicenne (980 - 1037) s’est également intéressé à l’épilepsie :
« L’épilepsie est une maladie qui handicape les sens, le mouvement et la marche... Ceci est le résultant d’un blocage. Souvent il s’agit d’une crise qui résulte d’une anomalie située dans la partie avant du ventricule du cerveau ...Et il est dès lors donc impossible au malade de rester en position debout.

Au fil des siècles, l’épilepsie a été comprise -et donc traitée- de diverses manières.
Avant J.-C., la conception spirituelle divine domine. Malgré cela, Hippocrate parle de maladie du cerveau. Le fatalisme ambiant n’impose pas de traitement.
Progressivement, les crises d’épilepsie sont considérées comme une possession diabolique, dont le traitement se fait par le port d’amulettes et la purification par le feu (bûcher).
Au Moyen-Age, l’on parle de trois formes d’épilepsie : idiopathique (la cause est dans le cerveau), analepsie (l’estomac) et catalepsie (les membres). Prières, jeûnes, pèlerinages et exorcisme sont de rigueur.
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MessageSujet: Re: Trépanation et dissection   Trépanation et dissection Icon_minitimeMar 6 Déc - 8:03

teia a écrit:


Personne n'a de questions aussi je vais continuer le cours.

La technique de la pierre de folie était souvent utilisée car malheureusement ils avaient tellement de raisons de devenir fou passagèrement.


Nous allons passer maintenant à la dissection. Autre moment très "agréable".

Spoiler:

Citation :
Après la dynastie des Ptolémées (200 à 600 dissections de condamnés en public) il n'y aura pas de dissections officielles avant 1240 ! Cette année là, Frédéric II alloue un corps à disséquer tous les cinq ans à la faculté de Salerne. 1 500 ans s'étaient écoulés depuis les Ptolémées dont la majorité des ouvrages d'anatomie avaient disparu. Henri de Mondeville (chirurgien de Philippe Le Bel) réalise une dissection plus ou moins autorisée en 1315. De nombreux chirurgiens n'hésitent pas à braver l'interdit au péril de leur vie. Lorsqu'une dissection est autorisée elle est publique et du fait des problèmes de conservation elle est réalisée en continu. La lecture intégriste du texte donna les conséquences que l'on sait : une très lente évolution de notre connaissance de l'anatomie. À partir du XVe l'église autorisera progressivement les dissections, tout d'abord dans un but médico-légal, puis viendront celles des condamnés, des corps non réclamés...

La dissection des cadavres humains est réhabilitée pour la première fois par l’Université italienne de Bologne qui la codifie dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Réalisée l’hiver, une dissection dure généralement quatre jours. Sont disséqués dans l’ordre, en fonction de la rapidité de leur putréfaction, le bas ventre, puis la poitrine (thorax), c’est-à-dire principalement le cœur et les poumons, la tête, c’est-à-dire le cerveau et les organes des sens, et enfin, le quatrième jour, les membres, mais jamais le squelette ( afin que seuls les ossements des personnes mortes loin de chez elles puissent être rapatriés). La dissection est faite par un prosecteur, généralement un barbier, aidé d’un démonstrateur, sous l’œil du professeur. La fonction d’une dissection aux XIVe -XVe siècles est essentiellement de confirmer les observations consignées par les Anciens dans leurs écrits, écrits lus en chaire par le professeur. En fait, les dissections sont rares. Il n’y en a qu’une ou deux par an. Les sujets disséqués sont le plus souvent ou des pendus étrangers à la ville, ou des patients morts à l’hôpital. A Bologne, en 1405, le nombre des étudiants en médecine pouvant assister à une dissection est fixé à vingt si on dissèque un homme, à trente si c’est une femme, la chose étant plus rare.

Au sortir de la longue nuit moyenâgeuse où la tradition de l'église toute puissante, comme la tradition coranique "interdisait" la dissection d'un corps humain (mais acceptée dans le cadre de l'enseignement universitaire), on ne peut s'étonner que les connaissances anatomiques aient peu progressé depuis Galien qui avait du se contenter des cadavres de divers animaux, de singes en particuliers, et qu'une certaine similitude avec l'homme conduit à une extrapolation rapide et néfaste.

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Le médecin (appelé lector) ne dissèque pas ; l'assistant (appelé demonstrator) montre avec sa baguette où disséquer au “sector” qui dissèque sous les ordres du médecin. La dissection au Moyen-Age sert à illustrer des textes anciens et non pas à établir de nouvelles connaissances.

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Trousse d'instruments chirurgicaux

Le cours est fini, nous allons passer aux travaux pratiques qui seront notés. Vous n'aurez pas de devoir sur ce cours. Choisissez entre une trépanation ou une dissection. Vous êtes dix, mettez-vous deux par deux.
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